vendredi 31 mai 2019

31 mai - Cee (20,5 km/7h00)

Nous sommes dans les derniers à quitter Casa Loncho ce matin à 8h30. Nous le regretterons peut-être car on annonce 30 degrés en après-midi.  La sortie de Olveiroa se fait entourés de nombreux horreos (greniers sur pilotis), tous pas aussi bien entretenus que celui de Casa Loncho. Une borne nous indique qu’il nous reste 35 kilomètres à parcourir pour arriver à Cap Finisterre, mais aujourd’hui nous n’en parcourrons que 20. Rapidement le sentier entre dans un boisé et, sur un plateau plus loin apparaissent des éoliennes.

L'horreo de Casa Loncho

Plus que 35 km pour Cap Finisterre


 Au bout d’une heure, nous arrivons au bar O Logoso mais il encore trop tôt pour nous arrêter. Nous continuons donc à marcher jusqu’à Hospital. Un bâtiment tout jaune est bien invitant mais il est fermé.  Quelques 200 mètres plus loin, nous nous arrêtons  au bar O Casteliño pour prendre des breuvages et remplir nos bouteilles.  Une affiche nous avertit qu’il n’y aura aucun lieu d’approvisionnement pendant les 15 prochains kilomètres.  Ce sera donc un autre pique-nique ce midi. 

Nous allons monter jusqu'aux éoliennes

Beaucoup de marcheurs au café-bar ce matin


C'est là que nous sommes, à Hospital

De l'ombre et des breuvages, le bonheur des marcheurs
Il est maintenant 10h30 et il fait de plus en plus chaud.  Nous arrivons au lieu où deux bornes du Chemin de Finisterre se côtoient. Celle de droite indique Muxia et celle de gauche Finisterre. Nous partons donc vers la gauche car nous nous rendrons à Muxia dans 4 jours seulement. Pendant 4 heures, nous marchons dans la lande sur un sentier de terre rocailleux en plein soleil. Je sens déjà les coups de soleil sur mes bras et mon cou malgré la crème solaire. Vers midi, nous dénichons une table de pique-nique à l’ombre de grands arbres; c’est notre jour de chance.  Nous continuons notre route par monts et par vaux. Comme je marche toujours quelques mètres derrière mes trois compagnons et et que j’ai besoin de motivation pour avancer plus rapidement, je mets mes écouteurs et j’écoute les chansons d’Yves Duteil et de Zaz; ça fonctionne, voilà que je me sens des ailes pousser. Vers 14h30, nous voyons apparaître au loin la mer, ce qui nous redonne de l’énergie. Mais nous sommes encore haut en altitude et il faut redescendre au niveau de la mer pendant une demi-heure.  Le paysage est tellement beau que nous en oublions notre fatigue. 

Par où on va?

15 km comme ça

Il n'y avait qu'une seule table de pique-nique et elle est à nous

On descend et on monte

Au loin, c'est Cee

Des marcheurs heureux, c'est la fin de la descente
 Nous contournons la baie de Cee pour nous rendre à la Pension Beiramar où nous logeons ce soir. Toute cette eau a donné envie à Serge, Catherine et Hugues d’aller se baigner. Il paraît que l’eau était fraîche mais supportable.  Pour ma part, j’ai choisi la douche et une sieste.

A la pension Breiramar

A l'eau, les marcheurs

Cee, le soir

Demain nous nous rendrons à la ville Fisterra et le temps va rafraîchir un peu.  Ce sera une étape plus facile.

jeudi 30 mai 2019

30 mai - Negreira (23 km/9h30), Olveiroa en taxi

A 7h00 du matin, nous nous rendons à la place de la cathédrale pour rejoindre Catherine et Hugues qui arrivent en taxi du camping. La place est déserte, à l’exception de deux ou trois personnes qui y flânent.  Nous longeons l’hôtel Parador et sortons de la ville par des petites rues étroites. Bientôt nous arrivons au début du Chemin de Finisterre. Un groupe de jeunes fêtards assez éméchés sortent d’un bar et semblent ne pas avoir envie d’aller se coucher. Un jeune m’interpelle et me dit qu’il vient du Danemark.  Il est tout content de rencontrer quelqu’un du Canada.  Nous n’avons pas encore déjeuné car à l’hôtel, le déjeuner ne débutait qu’à 8h00.  Aucun café-bar n’est ouvert ce matin car c’est jour férié; la fête de l’Ascension du Christ à ce qu’on nous rappelle.  Le chemin délaisse la ville et nous conduit en campagne.  Le soleil se lève doucement à l’horizon. A 8h00, nous entrons dans la forêt aux arbres garnis de lierres et aux odeurs agréables.

En attendant Catherine et Hugues devant la cathédrale

Dans les rues de Santiago à 7h00

Le soleil est enfin levé, au loin Santiago

Dans la forêt
Il est presque 9h00 et toujours pas de café-bar en vue. Hugues trouve l’endroit idéal pour un déjeuner pique-nique. De nos sacs à dos, nous sortons, fruits, fromage, pain et noix. Le tout arrosé de beaucoup d’eau, le café va attendre. Vers 10h30, nous voyons enfin un restaurant au début d’un village.  C’est un arrêt obligatoire et l’occasion d’un 2e déjeuner : jus d’orange pressé, café au lait, pain rôti et confiture.

Déjeuner pique-nique

Enfin un restaurant

Le 2e déjeuner
Le temps se réchauffe jusqu’à atteindre 32 degrés vers 11h00.  Malheureusement pour nous, le chemin passe par la route qui relie plusieurs petits villages et nous sommes toujours en plein soleil.  Vers midi, nous débutons une longue montée en forêt de 3,5 kilomètres. Là, nous suons toute l’eau de notre corps.  Nous reprenons de l’énergie en atteignant la fin de la montée. 

Magnifique demeure avec son horreo

Longue marche le long des routes

Une petite pause à l'ombre

Longue montée de 3,5 km

Enfin arrivés au sommet
A 14h00, nous arrivons à Ponte Maceira, un joli petit village avec un magnifique pont de pierre qui enjambe la rivière. C’est là aussi que nous découvrons un restaurant au décor enchanteur et au menu attirant.  L’attente est longue pour se faire servir, mais ça valait le coup, tout était délicieux. 

Au restaurant à Ponte Maceira

Au loin le pont de Maceira


Nous reprenons le chemin à 15h20 et marchons jusqu’à Barca. De là, j’appelle le taxi de la Casa Loncho à Olveiora où nous logeons ce soir afin qu’ils viennent nous chercher à Negreira à 16h30. Non, ce n’est pas de la paresse de notre part, mais seulement le gros bon sens car il y a 38 km en auto entre les deux villes.  À 17h00 nous voilà au terme de cette journée trop chaude pour la marche et nous nous installons dans des chambres douillettes où la douche n’est pas un luxe. 

Nous sommes des marcheurs bien fatigués

Notre chambre à Casa Loncho

mercredi 29 mai 2019

29 mai - Santiago de Compostelle

C’est jour de congé de marche aujourd’hui.  Après un déjeuner copieux à l’hôtel Atalaia, nous allons faire quelques achats de souvenirs pour nos petites-filles, puis nous nous rendons rejoindre Catherine et Hugues à la grande place devant la cathédrale. Les pèlerins ne sont pas encore arrivés de leur journée de marche et il n’y a que les touristes et ceux qui comme nous ont pris une journée de congé. Nous entrons dans la cathédrale et visitons les quelques lieux qui ne sont pas cachés par les échafaudages.  Les réparations vont sûrement durer encore quelques années et il faudra que les pèlerins soient patients pour la voir dans sa splendeur et assister à la messe spéciale des pèlerins.

Devant la cathédrale



Serge aux grands pieds

A l'intérieur de la cathédrale
Nous prenons le lunch à la place de Fonseca, lieu qui nous rappelle de beaux souvenirs vécus lors de notre première visite à Santiago en 2012.  Bien rassasiés, nous nous rendons visiter le Musée des Pèlerinages qui est gratuit pour les aînés de 65 ans et plus. Dommage! Catherine et Hugues sont trop jeunes pour profiter de cette aubaine.  C’est un très beau musée informatif avec des expositions intéressantes. Au rez-de-chaussée, il y a une exposition de photos anciennes des habitants de la région qui dépeint leur façon de vivre, leurs costumes et leurs activités.  A l’étage supérieur, St-Jacques est à l’honneur. On voit plusieurs statues le représentant selon l’imagination des sculpteurs à travers les temps ainsi que des maquettes sur l’évolution des cathédrales. Nous en apprenons beaucoup sur l’origine des pèlerinages qui ont débuté avec le pèlerinage juif.  Les trois grands pèlerinages chrétiens sont celui de Jérusalem, de Rome et de Santiago de Compostelle.  Mais mon coup de cœur fut l’exposition sur le pèlerinage au Japon. Je me voyais déjà dans le décor enchanteur du pèlerinage de Kumano Kodo.  

St-Jacques le pèlerin

Photo ancienne d'un gardien de moutons

Sur le chemin de pèlerinage de Kumano Kodo


Après un peu de magasinage, Catherine et Hugues nous rejoignent à l’hôtel, puis nous prenons l’autobus pour nous rendre à leur camping. Nous y passons le reste de l’après-midi et nous soupons à l’ombre des arbres. Un miracle de St-Jacques s’est produit. Au musée, nous avions lu que la coquille St-Jacques aurait des vertus curatives. J’ai posé des pieds sur la coquille et mes ampoules ont guéri. Pour une païenne comme moi, c’est tout un choc. 

En attendant l'autobus

Souper champêtre au camping

Le miracle de la coquille St-Jacques
Jeudi matin, nous reprendrons notre marche vers Olveiroa dès 7h00 car la journée s’annonce très chaude, un maximum de 32 degrés en après-midi.

mardi 28 mai 2019

28 mai - Santiago de Compostelle (13 km/4h15)

De Padron à Santiago, c’est 28 km de marche. Aucun de nous quatre n’a envie de marcher tout cela, donc nous prendrons un taxi pour le 15 premiers kilomètres.  Nous avions pensé marcher jusqu’au bas de la montée  puis prendre un taxi pour se rendre à Santiago, mais la discussion en espagnol avec la compagnie de taxi de Milladoiro a été assez laborieuse et infructueuse. Donc j’en discute avec José-Marie, le propriétaire, qui me suggère de prendre le taxi de Padron jusqu’à Casalonga et ensuite de marcher jusqu’à Santiago.  C’est l’option la plus simple et nous l’adoptons. José-Marie se charge d’appeler le taxi qui nous prend ce matin à 8h30. Nous débutons notre marche à 8h45 sous le regard étonné de quelques pèlerins. Ceux-ci avait quand même marché 3 heures pour atteindre l’endroit.  

Dans le salon de El Jardin

En attendant le taxi

Le début de notre marche à Casalonga

Plus que 12 km
Nous arrivons à Milladoiro à 10h00, où un grand nombre de pèlerins sont attablés à l’extérieur de la Casa da Cultura. Nous y faisons une pause-café pas tout à fait méritée mais bien agréable. 

Les sacs à dos des marcheurs à la Casa da Cultura

Hugues et Serge à la pause-café
Débutent ensuite de longs kilomètres le long des routes et dans les rues de la banlieue de Santiago. Nous longeons l’autoroute, puis passons sous les viaducs. L’entrée dans Santiago se fait par la partie plus moderne et pas du tout dans l’ambiance des pèlerinages. Les flèches indiquant le Chemin sont aussi plus rares.  Heureusement, nous pouvons apercevoir bon nombre de marcheurs sacs au dos, ce qui indique que nous sommes sur la bonne route.  Nous passons par le joli parc di Alameda le long de ses magnifiques jardins floraux. C’est le seul endroit de la ville où nous voyons de la verdure.

Une fermette et ses animaux

Au loin, Santiago

Une rue dans la banlieue

Le long du parc di Alameda
Enfin, nous entrons dans la partie médiévale de la ville.  Il y a foule et beaucoup d’animation. Nous faisons notre entrée au son des instruments des musiciens ambulants, puis nous marchons jusqu’à la cathédrale de Santiago.  Sur la grande place, nous retrouvons des marcheurs croisés au fil des jours que nous avions perdus de vue depuis quelque temps. Ce sont de joyeuses retrouvailles. La cathédrale est impressionnante mais l’intérieur est en rénovation et remplie d’échafaudages.  Ce n’est donc pas là qu’a lieu la messe des pèlerins à chaque jour à midi. Nous allons manger dans un des nombreux restaurants de la rue do Franco, puis partons à la recherche de l’Office du Tourisme. Nous prenons un temps fou à le trouver dans le dédale des rues où même Google Maps s’y perd. Nous y obtenons une carte de la ville ainsi que les informations pour se rendre à notre hébergement le Atalaia B&B, et Hugues et Catherine les endroits où ils peuvent prendre l’autobus 4 pour aller au terrain de camping où est garé leur camping-car.

En entrant dans la vieille ville

Sur la rue do Franco

Notre arrivée à la cathédrale

Retrouvailles avec Erin, André, Philippe et son épouse
Nous faisons une longue sieste, puis vers 20h00 nous partons à la recherche d’un restaurant.  C’est au Milonga’s que s’arrête notre choix. Serge commande à nouveau des petits poivrons de Padron qu’il aime tant et moi une salade de saumon et Serge des légumes grillés. En retournant à notre hôtel, nous rencontrons les trois joyeux compères Marie-Catherine, St-Thomas (comme il aime se nommer) et Stéphane. Impossible de ne pas rire en leur compagnie.

Les joyeux lurons, Marie-Catherine, Stéphane et St-Thomas
Demain nous passerons la journée à Santiago en compagnie de Catherine et Hugues pour visiter la ville.